samedi 25 janvier 2014

BIO : Les différents labels - Partie 1


Bio : présentation des différents labels
Logos Bio dans le fog
Lorsqu'il s'agit d'acheter des articles composés essentiellement de textile, nous sommes de plus en plus sensibles à différents critères comme la composition, l'origine des matières, les traitements chimiques, l'éthique etc.
Et là, nous nous rendons compte combien il peut être difficile ; voir impossible dans certains cas ; de trouver réponses aux questions que nous nous posons.
Certes, il existe des directives européennes, des lois, des règles... Vous voulez parler, par exemple, du fameux marquage CE ? Malheureusement, le scandale des prothèses PIP est assez révélateur de ses limites.
Démonstration : 70 organismes en Europe sont habilités par des autorités sanitaires locales à délivrer le marquage CE. Ces organismes ne sont pas soumis aux mêmes contraintes selon les pays membres. Or, la loi européenne permet aux industriels de désigner celui de leur choix.
Je vous laisse imaginer la suite...

« La vérité existe. On n’invente que le mensonge. »

A cette ignominie qui a vu la vie de plus de 400.000 femmes mise en jeu sans le moindre état d'âme, ont succédé d'autres scandales. L'information surgit ainsi, violemment, révélant la misère autour du coton, les mauvais traitements infligés aux moutons ou dernièrement aux lapins angora, la déforestation généralisée, la pollution des milieux aquatiques mettant en péril la chaîne alimentaire...
Et la nausée nous gagne tandis qu'une suspicion paranoïde risque de nous envahir totalement, parfois suivie d'un fatalisme morbide, face à notre impuissance et à celle des pouvoirs publics. Parce que, contrairement à une époque dorée, désormais ce n'est plus « ailleurs » que cela se produit mais partout.
Ce n'est pas un scoop de dénoncer les pratiques peu scrupuleuses de certaines entreprises qui n'hésitent pas à occulter des problématiques entrainant de graves conséquences sur les populations et l'environnement. Convaincues que les législations seront facilement contournées et que les preuves formelles de leurs fautes ou négligences ne pourront être apportées qu'après des enquêtes fort coûteuses, longues et parfois vaines, elles privilégient la vitesse de frappe. Car ce qui prime pour réaliser des profits c'est bien la vélocité. Rapidité à faire des annonces, des contre-annonces, de la désinformation à grand coup de campagnes publicitaires, des investissements non plus basés sur le long terme mais sur la rentabilité immédiate. Impunité totale et profits garantis. En corollaire, les Etats souhaitent donner l'illusion qu'ils maîtrisent encore quelque chose, mais leur jeu est aussi vide que leurs caisses, leur stratégie aussi inexistante que leur volonté à réagir. Ce n'est plus la loi du plus fort, c'est celle du plus grand brasseur de fumée!

Solutions?

Alors, que faire ? Taxer et surtaxer avec pour force de répression l'aveuglement de l'idiot ? Au risque de déstabiliser ceux qui tentent d'être vertueux ? Arrêter de consommer, acheter quelques moutons, planter un champ d'orties, tout faire soi-même pour être sûr de ce que nous portons ou ingérons ? La chose n'est pas tant impossible qu'elle parait inconcevable à l'époque actuelle. Seuls non, mais en réseau, au travers d'échanges et de partages, cela nous parait jouable d'amorcer un "petit quelque chose". Les outils sont en place, ne manque plus que la volonté de le faire...
C'est pourquoi nous abordions certaines éventualités dans l'article sur Monsanto. Et la principale résidait dans le refus des « règles » que d'autres nous imposent tandis que nous détenons encore, nous semble-t-il, le pouvoir de décider.
Dans cet esprit, nous pensons qu'il appartient déjà aux individus, les acheteurs, les petits fabricants ou producteurs, de maîtriser leurs achats pour forcer les marques plus importantes à réagir, à prendre enfin une attitude raisonnable et responsable, pour leur propre survie. C'est pourquoi nous estimons qu'une prise de conscience est indispensable rejoignant R.W. Emerson lorsqu'il écrivait que « les révolutions coupent les têtes alors qu'il suffirait de changer les cerveaux ».

Le principe du « Made By »

Sur cette ligne, une initiative très intéressante a été lancée par des Néerlandais. Et elle pourrait bien à l'avenir établir une référence dans la façon de procéder : « Made By ».
Si vous achetez un vêtement qui porte son logo - un bouton bleu - vous pouvez aller en ligne pour suivre et retracer sa chaîne d'approvisionnement, de l'agriculteur au distributeur. L'accent n'est pas mis sur la certification des acteurs de la chaîne (ce qui leur incombe de réaliser), mais simplement sur la traçabilité de tout ce qui compose un produit vendu. Ceci permet aux clients de voir qui est impliqué dans une vraie démarche qualitative et de tirer leurs propres conclusions sur la base des informations fournies - ou non - en complément de leur propre réflexion. Et si « Made By » ne peut s'engager légalement - ce n'est pas un organisme de certification - tout au moins permet-elle d'offrir l'opportunité d'établir une ligne directrice axée sur la transparence.
Nous adhérons avec ce principe parce que nous y retrouvons l'aboutissement de nos propres réflexions sur le sujet. Ligne directrice sur laquelle est bâtie notre projet.
Toutefois, cette démarche ne cherche pas à occulter le rôle des organismes de certification qui, pour leur part, tentent d'établir des normes de contrôles poussés afin de donner au consommateur un certain nombre de garanties.
Seulement voilà, ces derniers sont tellement nombreux que l'on finit par ne plus savoir exactement qui fait quoi, comment ou pourquoi. Un vrai casse-tête qui pourrait même finir par donner le tournis.
De plus, à côté de ces derniers, inscrits dans des démarches de protection de l'environnement, des animaux, des populations, d'autres acteurs viennent ajouter leurs propres labels. Et pour compliquer le tout, certains organismes combinent dans leurs référentiels tout ou partie des recommandations des précédents. Ce qui est le cas de GOTS par exemple. Tout cela créé un effet un peu pervers qui tend à rendre opaque des démarches qui se veulent claires et transparentes.

Quelles garanties ?

Les principales normes existantes tendent à contrôler tous les processus de fabrication en partant de la matière brute jusqu'à l'étape de teinture, probablement la plus nocive pour les êtres humains et l'environnement. Sans cela, on ne peut parler de « textile biologique ».
L’utilisation des produits chimiques est encadrée par des critères très stricts. Ce mode de production oblige donc l’utilisation de teintures naturelles et d’auxiliaires d’origine naturelle. Des exigences sévères sont imposées au niveau des rejets dans l’environnement et les résidus chimiques nocifs contenus dans le produit fini.
Ainsi, les métaux lourds, les formaldéhydes, les enzymes OGM et les amines cancérigènes sont interdits. Face aux réglementations locales et européennes, certains ont donc estimé que les règles fixées étaient insuffisantes ou inexistantes au regard de l'emploi de certaines substances. Des référentiels (ensemble de règles) ont donc vu le jour cherchant à renforcer ces dernières face aux dérives des procédés industriels ou agricoles.

Nous allons donc essayer, au travers d'une série d'articles, d'y voir un peu plus clair sur les différents labels existants, les certifications, et les tendances dans le secteur du textile.


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