mardi 3 juin 2014

Réchauffement climatique : la NASA, la Maison-Blanche et les Autres... (1/2)

Réchauffement climatique : le rapport de la Maison-Blanche
Réchauffement climatiqueRéchauffement climatique ©Happy Fanny




« Il n'existe pas de défaite,
Si ce n'est de l'intérieur.
Il n'existe réellement aucune barrière insurmontable,
Si ce n'est votre propre faiblesse naturelle
Quant au but poursuivi. »

Ralph Waldo Emerson (1803-1882)





Un post précédent nous avait permis de découvrir les affirmations subversives surprenantes de la NASA concernant le soi-disant réchauffement climatique. Et ce, dans un contexte où beaucoup de conspirateurs d'experts avaient pu être trainés ; à raison d'ailleurs ; dans la boue, parfois livrés à la vindicte populaire, virtuellement pendus haut et court ou badigeonnés avec du bismuth bitume goudron et des plumes pour avoir prétendu de telles infamies de telles choses au cours des décennies écoulées.
Malgré les innombrables études scientifiques douteuses sérieuses réalisées, instantanément remises en cause - sans plus de formalisme scientifique que celui qui consiste à se donner en spectacle dans n'importe quelle émission de TV et à cracher sur les autres - par des experts indiscutables quelques experts sortis de l'ombre pour l'occasion, un certain scepticisme perdura, alimenté en cela par des théories contradictoires. D'abord celle du GIEC, ensuite celles des climatosceptiques, avec toutes les variantes liées à chaque lobby bien décidé à tirer quelque avantage d'une situation préoccupante ou non qui auront pu en découler.
Au final, il en résulta un tel brouhaha inintelligible que plus personne ne sut exactement ce qu'il fallait faire pour y voir plus clair et comprendre quelque chose.
La faute à qui ? Comme à l'accoutumée, certains médias ne sauraient s'affranchir de leurs responsabilités. Car il est indéniable que parmi eux, bon nombre n'hésitèrent pas à traiter en 2mn de sujets qui auraient mérité qu'on s'y intéressât alors un peu plus.
La faute à quoi ? Au concept du temps de cerveau disponible ? Peut-être. A celui de la ménagère de moins de cinquante ans ou au célèbre "Panem et circenses", en tête de tous les hit parades depuis plus de 2000 ans ? Allez savoir.
Les politiques eurent fort à faire avec tout cela tandis que d'autres sujets ; notamment ceux inventés par des journalistes peu scrupuleux qui n'hésitent pas à sonder la vase à la recherche de petits vers ; comme la lutte contre le chômage, la paupérisation de certains pans de la société, la désindustrialisation, l'ultra-tertiarisation suicidaire de l'activité économique, le sacrifice de notre culture plurimillénaire, la mise en danger de certaines valeurs si chères à une République ; auraient requis la mobilisation de toutes leurs compétences, de toute leur énergie. L'Histoire jugera des responsabilités des uns et des autres face au réveil de la bête. Lot de consolation face à une amnésie qui aura été dressée comme méthode.
Malgré un certain nombre de freins, tout fut mis en oeuvre d'innombrables tentatives furent faites pour rassurer nos compatriotes et leur démontrer, qu'en la matière, l'urgence et la gravité relevaient surtout d'une question d'appréciation. On fit appel, notamment, à notre Nobel Noble héraut national, scientifique mondialement reconnu, pluridisciplinaire, vulcanologue averti à ses heures, climatologue émérite à d'autres. Ce dernier n'hésita pas à suspendre ses intéressants travaux de bio-paléontologie - portant essentiellement sur le dégraissage des mammouths - pour s'emparer de son bâton de pèlerin et faire gracieusement la tournée des plateaux TV.
Un scientifique, tout socialiste fût-il, se doit de rester avant tout un scientifique. Et lorsque la science fut mise à mal par une plèbe ignare à souhait, incompétente et empêcheuse de tourner en rond interrogatrice, soucieuse de savoir où passe le pognon qu'elle peut verser à vau-l'eau pour engraisser une petite élite incapable d'expliquer les problèmes et encore moins de les résoudre de l'avenir de ses arrière-petits-enfants, de leurs poissons rouges et de sa cabane au fond du jardin, il n'hésita pas à payer de sa personne et venir illuminer nos écrans cathodiques. Et ce, à toute heure du jour et de la nuit. Un véritable tour de force. Si seulement l'étude du climat était aussi simple que les lois de la physique qui régissent les différences de vitesse entre boules de pétanque et balles de tennis lorsqu'elles tombent de la Tour Eiffel, la chose aurait été entendue. Mais voilà, ce ne fut pas vraiment le cas. Feu (Grand) Monsieur Georges Charpak, dut s'en mêler pour faire comprendre à nous autres ; les idiots qui n'avions pas dépassé le niveau de la 6ème année d'étude avant ou après le Bac ; où résidait la petite subtilité. Comme quoi un prof' de Collège arrive parfaitement à se faire entendre dès lors qu'il aura été dégraissé comme il se doit. Certes, cela n'apporta rien à la compréhension du réchauffement climatique mais permis à certains de faire profil bas et de regagner la place qu'ils n'auraient jamais dû quitter.
Malheureusement, notre Nobel de Physique ne fut pas toujours là pour faire le sale boulot à la place de notre éminent ministro-paléo-bio-climato-vulcano-chimico-physico-socialo-umpopo-kinetico-chercheur. Pire, ce dernier fut même obligé de redoubler de mauvaise foi d'efforts pour mener à bien sa mission de désinformation. C'est pourquoi, après avoir rassuré la gauche lumphatique que le ciel n'allait pas lui tomber sur la tête, il dut tranquilliser ses nouveaux amis sur le fait que les volcans d'Auvergne , si chers à Brice le Schroukmout, n'allaient pas les ensevelir sous des océans de scories dans lesquels ils ramaient depuis déjà fort longtemps. Tout cela sous le regard amusé et avide des bordures qui ramassent leurs lots de petits cailloux égarés à chaque tonte faite de travers.
Quant à lui, tour de force ultime, il parvint à nous faire avaler à nous expliquer que toute cette histoire de réchauffement climatique relevait de la grosse farce inventée par des types outrageusement vénaux et racketteurs. Pour finaliser la manoeuvre, liberté fut donc donnée aux communicants politiques de nous refaire le coup du nuage francophobe de Tchernobyl et plus mathématiquement de se cacher derrière le théorème d'incomplétude de Gödel pour espérer noyer le poisson et pouvoir enfin passer à des sujets plus rémunérateurs.. Devant autant d'autorité, n'importe quel politique - même dopé aux bio-carburants - finit par s'assagir comme le démontre immanquablement le théorème Chevènement (du nom de son inventeur). Dès lors, les Cassandres et autres oiseaux de mauvais augure s'effacèrent ou furent effacés dans l'indifférence générale, perdant leur boulot, leur renommée et probablement un peu de leur candeur.
Alors, pour nous, citoyens lambda niveau 6ème ; nous autres les cancres de la République qui n'avions suivi aucun des cursus incontournables pour être reconnus à la juste valeur d'un être humain ; la vie était redevenue enfin un long fleuve tranquille. Car, dans un monde où l'on vous inculque la peur de l'hombre, dans un pays où l'on s'inquiète plus de la conception de sa progéniture que de sa survie, un ciel plombé de particules toxiques n'affole que les vendeurs de rêves, et encore. Lorsqu'on en voit certains proposer des voyages organisés dans la région de Kiev, on pourrait même douter de cela. Pourtant le danger y est bien plus grand que celui de prendre la balle d'un sniper bourré de vodka au petit-déjeuner. Le playmobil® en chemise blanche et ses clones ne s'y sont pas trompés, fiers comme des paons ils paradent sur la place de l'interdépendance avec ce côté lyrico-comico-kennedo-brejnevo-onusien dont ils ont le secret. Où étaient-ils en 1986 ? Aux côtés des "liquidateurs" ? A ne pas en douter et clairement : non. La philosophie des nez poudrés m'a toujours amusée avant de provoquer chez moi des sensations nauséeuses. Surtout lorsqu'elle se repait du sang des autres pour se donner quelque légitimité et accessoirement faire tourner son fond de commerce. Tout cela au nom d'un concept qui la dépasse totalement..
C'est que voyez-vous nous autres - les CO2 compatibles - un nuage orangé s'attaquant à nos muqueuses nous trouvons cela plutôt rassurant. Cela nous empêche de contempler le vide de l'espace, cette immensité propre à nous donner le vertige et à nous rappeler combien nous sommes si fragiles, si insignifiants à l'échelle de l'Univers. Imaginez, 234 milliards d'étoiles dans notre galaxie, 234 milliards de petites fées susceptibles d'éveiller en nous la conscience de l'Humanité avec toute la dangerosité que cela pourrait représenter pour certains. Ça c'était bon pour nos ancêtres du magdalénien qui les symbolisaient sur les parois de Lascaux qui décoraient les grottes pour charmer leurs femelles et les intimider avec leurs tableaux de chasse, façon Ripolin® . En 20.000 ans, nous avons eu - fort heureusement - le temps de devenir adultes. La preuve, nos 200.000 ans d'évolution (avec ou sans l'aide de Darwin), nous auront presque permis de nous supporter nous-mêmes. Les “Autres“ se sera pour la prochaine phase (sans Darwin ce coup-ci).
Alors voilà, tout allait bien jusqu'à ce midi, veille de commémoration de la victoire sur la barbarie nazie, avant que je ne finisse par tomber sur cette "News" du Nouvel Obs' :
«Etés plus longs et plus chauds, hivers plus courts, pluies plus intenses, inondations régulières... L'administration américaine dresse un portrait de la situation qui sonne comme un signal d'alarme...».

L'angoisse...Le temps semble suspendu ainsi que la première bouchée de mon sandwich et je manque de m'étouffer. Dans ce genre de moments, ceux où l'on risque sa vie (qui ne la risquerait pas en avalant une telle nourriture) on réagit parfois de façon illogique. Ainsi, plutôt que de régler mon petit problème d'admission d'air, je n'échappe pas à la règle en regardant, incrédule et à moitié hypnotisée, la date indiquée par mon ordinateur. Pourtant, nous sommes bien le 7 Mai, Avril est déjà loin. S'écoulent alors de précieuses secondes avant que la sirène d'alarme interne ne se mette à me vriller les tympans. Main crispée, bouteille, gorgées d'eau, mouchoir pour essuyer quelques larmes rescapées de l'incident et je me replonge, encore suffocante, dans la lecture de l'article du Nouvel Obs'.
Sceptique, on efface pas aussi facilement la trace de tant d'années de lavage de cerveau, je recherche d'autres sources disponibles sur le sujet et plus particulièrement celles qui émaneraient d'un journal de référence comme le Monde. Effectivement eux-aussi en parlent. Mes doigts ne m'écoutent déjà plus, ils veulent du Vrai, du Dur, du Pur, de l'Indiscutable , si tant est que l'on puisse encore trouver quelque chose possédant ces propriétés. Leur fébrilité traduit simplement leur désir de Vérité et, si mon cerveau se révolte contre eux, je leur laisse accomplir cet acte désespéré avec l'espoir ténu que mes yeux auront pu me tromper. Tandis que ma pensée semble être soudainement envahie de coton, eux s'envolent déjà vers le centre névralgique de la planète. Instinct ou conditionnement ? Qu'importe. Je force mes yeux à reprendre leur fonction, mon cerveau à décoder. Le New York Times confirme. Le Washington Post aussi.
M... Zut! C'est pas de la rigolade, ça a l'air d'être sérieux cette fois. C'est pas n'importe qui, en tout cas pas un de ces gars du GIEC ou du MIT qui ferait encore des siennes. Non, ce coup-ci, c'est la Maison-Blanche en personne ! Je lis, je traduis, je croise, je tente de démêler, j'angoisse et j'ai une envie irrépressible d'aller aux toilettes afin d'extirper la boule de trouille qui, tel un flotteur témoin, remonte petit à petit de mes entrailles pour nouer ma gorge et consumer mon âme.
C'est ainsi qu'une peur panique, animale, irrépressible, m'envahit peu à peu. Elle semble vouloir submerger ma raison, faire exploser tous les codes, tous les repères, les demi-mensonges et les demi-vérités rassurants sur lesquels reposent nos vies modernes. Alors, dans un dernier éclair de lucidité, je m'empare de mon téléphone portable. J'appelle l'Ours, je lui explique que c'est la fin, qu'il doit aller acheter 30Kg de sucre, 100kg de Farine etc. etc. Et puis non, finalement je lui ordonne de préparer les bagages. Pour aller où ? Qu'importe, je n'ai pas de préférence...
Et là ; tandis que je continue de débiter un flot inextinguible de mots qui eux-mêmes s'affolent et se télescopent ; mes sens, mis en alerte par le danger planétaire, me font prendre peu à peu conscience d'un petit détail qui a son importance : il rit. Il rit ? Oui, il rit ! En un moment pareil ?! Comment ça ? Tu ris ?! Il rit, il est devenu fou ! Furieuse, je raccroche. Puis, me jugeant trop bête d'avoir eu cette réaction, je rappelle : et là, il rit de plus bel. Je tente de regagner mon calme et, sans lui cacher ma profonde indignation, lui demande pourquoi le plantigrade de malheur qu'il est se permet de se moquer de moi ? Qu'en riant de moi, il rit des Etats-Unis d'Amérique qui viennent d'annoncer une catastrophe imminente qu'on ne saurait dès lors remettre en question! Qu'il rit d'un mec sérieux, d'un illustre personnage ayant lancé le concept du Nobel de la Paix à micro-crédit, accomplissant ainsi un genre de synthèse nobelistique, tellement il est balaise lui, le Môsieur de la Maison-Blanche, contrairement à certains qui feraient mieux de se la jouer un peu plus humble, s'ils voient ce que je veux dire !
Résultat : il pouffe une dernière fois et je crois discerner très faiblement le mot «paix» avant que le silence ne tombe comme un couperet mortel.
Voilà! Le réseau vient de tomber, c'est la Fin. Je ne pourrai même pas lui faire mes adieux, nous allons mourir séparés, c'est si bête, si angoissant, si terrible! Quelques secondes s'écoulent puis j'entends une voix lointaine me crier : «Ça y est, t'es calmée, le délire est fini ?» phrase immédiatement suivie d'un chapelet de ricanements très caverneux, très calmes, très Ours et finalement très rassurants. Je soupire telle une cocotte minute relâchant un peu de la pression accumulée. Il feint de n'avoir rien entendu. Il me précise préférer en reparler plus tard, calmement, estimant que le sujet est déjà suffisamment grave pour ne pas y ajouter une dimension dramatique supplémentaire. Je grince des dents mais je comprends que je me suis peut-être affolée pour rien ou en tout cas pas comme il l'aurait fallut. Bref, j'ai l'impression qu'à un premier cauchemar va bientôt en succéder un autre, plus vrai que nature celui-ci. « Effectivement, il y aurait un peu de cela...»
A suivre...

 
Notes et Sources
Toutes les sources journalistiques sont en lien dans cette série d'articles. • Remerciements à l'écrivain Shahriar Mandinapour pour l'idée de "présentation auto-censurée" tiré de son merveilleux roman "En censurant un roman d'amour iranien" ISBN 2021005917. • Nature de Ralph Waldo Emerson, édition originale en anglais disponible sur ce site sinon ISBN 2844851347. • Les Limites à la croissance (dans un monde fini) de Dennis, Donnella Meadows et Jorgen Randers. ISBN 291777035X (en français) • Le site Manicore géré par Jean-Marc Jancovici."Qu'il y a-t-il donc dans le rapport du club de Rome?" Lire.. • Emmanuel Todd Après l'Empire ISBN 2070767108. Statistiques disponibles sur le site de l'Université de Sherbrooke (Canada) Okakura Kakuzō, érudit Japonais de l'Ere Meiji. Petits emprunts à peine détournés à Paul Valéry (Regards sur le monde actuel - 1931 - ISBN 207032494X, un ouvrage d'une troublante actualité) et à Aimé Césaire (pour son "discours sur le colonialisme" ISBN 2-7087-0531-8). Je ne doute pas une seule seconde qu'ils m'en excuseront. Où qu'ils se trouvent je les embrasse.

Aucun commentaire: